La Cour pénale
internationale et l'UNESCO renforcent leur coopération en matière de protection
du patrimoine culturel
Destruction massive des sites culturels et historiques dans le monde |
Reconnaissant
l'importance de la protection du patrimoine culturel contre les attaques en
période de conflit, Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO, et Fatou
Bensouda, Procureur de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou
la « Cour »), ont signé aujourd'hui une lettre d'intention par
laquelle l'UNESCO et le Bureau du Procureur de la CPI officialiseront et
renforceront leur collaboration, conformément à leurs mandats respectifs.
La signature de
la lettre d'intention a eu lieu en marge d'un panel international de haut
niveau intitulé « Répondre au nettoyage culturel, prévenir l'extrémisme
violent », organisé au siège de l'UNESCO, auquel ont participé Irina Bokova et
Fatou Bensouda.
« La
destruction délibérée du patrimoine culturel affecte non seulement l'identité
historique des peuples, mais alimente la violence sectaire et entrave le
redressement après le conflit et la consolidation de la paix. L'UNESCO et la
CPI doivent renforcer leur coopération pour la protection des biens culturels
dans les conflits armés, car il s'agit d'un impératif humanitaire et de
sécurité », a déclaré Irina Bokova.
Rappelant le
travail important et crucial de l’UNESCO, le Procureur Bensouda a souligné
qu'il était possible d'aller plus loin, en ajoutant « qu'une stratégie
efficace pour s'attaquer à la destruction du patrimoine culturel nécessite une
approche multidimensionnelle et collaborative. L'UNESCO est un partenaire
naturel de mon Bureau et, plus généralement, de la CPI, pour faire face au
fléau des attaques contre le patrimoine culturel dans le cadre du Statut de
Rome. Cette lettre d'intention est une reconnaissance de cette relation importante
et ouvre la voie à une coopération continue ».
Elle a ajouté: «
Le patrimoine culturel est l'incarnation de la continuité de l'histoire
humaine, une célébration de notre communauté et de la richesse de notre
diversité. Nous avons tous le devoir de protéger le patrimoine culturel.
En étroite collaboration avec l'UNESCO, nous espérons faire la
différence. »
La
récente décision historique de la CPI(link is
external) dans
le cas de la destruction de sanctuaires et de mausolées à Tombouctou (Mali), la
première du genre devant la Cour, a clairement indiqué que le ciblage
intentionnel du patrimoine culturel est un crime grave qui cause de grandes
souffrances à ceux qui sont immédiatement touchés et au-delà, et ne devrait pas
rester impuni. En outre, dans son ordonnance de réparation(link is external), la Cour a établi que les victimes de
tels crimes avaient droit à une indemnisation et a fixé les principes applicables en
la matière.
La nécessité de poursuivre les
responsables de crimes de guerre contre le patrimoine culturel a été reprise
dans la Résolution 2347 du Conseil de sécurité des Nations
Unies(link is external), adoptée en mars 2017, la toute
première condamnation de la destruction illégale du patrimoine culturel.
Ces
développements sans précédent ont conduit au cours des dernières années à de
fréquents échanges et collaborations entre l'UNESCO et le Bureau du Procureur
de la CPI, dans le cadre de leurs mandats respectifs.
Les attaques
contre la culture étant plus fréquentes, le besoin d'un cadre de coopération
plus fort et plus articulé est devenu évident. Outre l'expertise fournie par
l'UNESCO dans le cadre de l'affaire Al Mahdi, la coopération s'est également
déroulée au niveau non opérationnel. Elle s’est notamment
manifestée par la nouvelle initiative du Bureau du Procureur de la CPI sur le
patrimoine culturel, dont la finalisation et l’adoption sont prévues en 2018.
La lettre d'intention signée aujourd'hui s'appuie sur ces efforts, solidifiant
davantage la relation existante, en vue d'établir un accord de coopération global
dans un proche avenir.
Tout récemment,
nous avons assisté à la projection d’un film documentaire du réalisateur Tim
Slade
George Papagiannis (UNESCO) à gauche, Tim Slade |
plusieurs fois primé,
qui dévoile la menace mondiale : la destruction massive des monuments
historiques dans plusieurs pays : le Mali, l’Iraq, la Syrie et
l’implication réelle de l’UNESCO, pour freiner et aboutir à un consensus entre
les peuples. L’UNESCO mène une lutte contre la destruction du patrimoine
culturel en Iraq, en Syrie et ailleurs, le film soutient que cette destruction
n'est pas qu’une conséquence d'un conflit, mais marque plutôt une volonté
ciblée et systématique d’effacer les cultures et les identités de peuples La
projection a eu lieu en présence du réalisateur : il y a eu quelques
échanges après la projection.
Au sujet de la destruction des monuments
culturels à Tombouctou, au Mali,(en juin 2012, dix monuments historiques et
religieux) l’auteur de cet acte, Ahmed Al Faqi Al Mahdi a plaidé coupable,
c’était en 2016, il s’est adressé à tous les Musulmans radicaux , il leur a
demandé de cesser ces actes ignobles et injustifiés contre les innocents. En
août 2017, l’équipe du « Courrier de l’UNESCO, s’était déplacé pour
l’interviewer crime au Tribunal de la Haye (Hollande Méridionale, Pays-Bas). Le
27 septembre 2016 la Court pénale internationale l’a condamné à verser
2.700.000 euros aux victimes comme compensation.
Thérèse Diatta Ngoboh
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