S.Excellence, Olivier Solonandrasana
Mahafaly, Premier Ministre de Madagascar avait donné une Conférence de Presse
lors du Forum des dirigeants à la 39e
session de la Conférence Générale de l’UNESCO, le 31 octobre 2017, en langue Nationale, le Malagasy,
il s’est adressé aux nombreux journalistes Malgaches.
Forum des dirigeants de la 39e Conférence générale de l'UNESCO, Olivier Solonandrasana Mahafaly donne une conférence de presse |
Deux journalistes Français l’ont
intérrogé sur l’épidémie de la Peste à Madagascar.
Il a immédiatement réagi de manière
positive :
S.Exc. Olivier Solonandrasana :
« Madagascar n’est
pas le premier pays victime de l’épidémie de la Peste, il y a aussi eu des
virus comme Ebola dans d’autres pays, et cela a été éradiqué. C’est pareil pour
l’épidémie de la Peste à Madagascar, nous avons de nombreuses organisations et
notamment l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui nous aide. D’ailleurs
l’épidémie s’est estompée depuis plusieurs jours.
Qu’attendez - vous de l’UNESCO et de
la nouvelle Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azouley qui va reprendre
ses fonctions à partir du 15 novembre 2017 ?
S.Exc. Olivier Solonandrasana :
Nous
sommes en train de créer de nouvelles structures en matière de renforcement de
capacité pour la formation et la promotion de l’éducation en faveur des jeunes.
Nous
comptons sur le soutien de l’UNESCO, surtout pour tous nos projets concernant
nos actions en faveur de la jeunesse malgache.
Bien qu’endémique sur la Grande Île, l’épidémie de peste a pris cette année
une ampleur inattendue. D’après les autorités, elle a tué au moins 124
personnes depuis la fin du mois d’août. Le point avec André Spiegel, directeur
de l’Institut Pasteur de Madagascar.
Jeune Afrique avait interrogé André Spiegel Directeur de l’institut pasteur
André Spiegel : C’est toujours compliqué de se
prononcer sur l’Epidémie de Peste à Madagascar. Mais il s’avère que les
chiffres sont meilleurs depuis le 20 octobre. On enregistre par exemple moins
d’hospitalisations ces derniers jours. Cela n’empêche pas de rester vigilant,
car cette épidémie est bien plus importante que les années précédentes. Quelques
chiffres : les autorités malgaches parlaient de plus de 1 000 cas cette année ;
ils n’étaient « que » 321 en 2015 et 283 en 2016.
Comment s’explique cette hausse par rapport aux années
précédentes ?
D’ordinaire,
la saison pesteuse sur l’île court d’octobre à avril. Cette année, l’épidémie
s’est déclarée plus tôt, avec une première personne décédée le 28 août.
Celle-ci est tombée malade à Ankazobe, dans le centre du pays, avant de tenter
de rejoindre en taxi brousse Tamatave, sur la côte est de l’île. Mais il est
mort en cours de route, aux environs de Moramanga. Entre-temps, il a pu
contaminer d’autres personnes, notamment en milieu urbain.
C’est
d’ailleurs l’une des particularités de cette épidémie : elle touche
principalement les deux grandes villes d’Antananarivo et de Toamasina, où il
existe par définition une forte concentration humaine. La capitale Antananarivo
compte près de 2 millions d’habitants, ce qui multiplie les possibilités de
contamination.
Il
existe deux formes de la peste : l’une est bubonique, l’autre est pulmonaire.
La première est transmise à l’homme par les piqûres des puces présentes chez
les rongeurs, notamment les rats. En termes de symptômes, elle se traduit par
de la fièvre et une inflammation des
ganglions,
qui peuvent suppurer. Si rien n’est fait, la mort survient en l’espace de
quatre à cinq jours, après que l’infection s’est transformée en septicémie.
Contrairement
à la forme bubonique, la peste pulmonaire est contagieuse et se transmet
directement d’homme à homme par voie aérienne, par les gouttelettes émises lors
de la toux, un peu à la manière d’une grippe. Sa létalité est bien plus
importante. En règle générale, le patient décède en moins de 24 heures s’il
n’est pas traité, après avoir présenté une fièvre élevée, des douleurs
thoraciques, et des crachats sanguinolents. Pour cette épidémie, nos données
montrent qu’environ 7 cas sur 10 présentent une forme pulmonaire de la peste.
C’est bien plus qu’en 2016 (seulement 12 %) ou en 2015 (32 %).
Thérèse Diatta Ngoboh
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