dimanche 27 septembre 2020

Moctar Ouane, nommé premier ministre de la République du Mali

      Le Mali connaît son premier ministre civil

 

                                 Moctar Ouane

 Dimanche 27 septembre 2020, au Mali, le président de la transition gouvernementale Bah Ndaw a signé un décret nommant Moctar  Ouane Premier ministre de la République du Mali. 

                                                                                        Âgé de 64 ans, Moctar Ouane ,  Ambassadeur du Mali aux Nations Unies 1995-2002, et ancien ministre des Affaires étrangères du 2 mai 2004 au 9 avril 2009 sous la présidence d'Amadou Toumani Touré, devient premier ministre de la République du Mali, le 27 septembre 2020.

 

Le gouvernement est désormais en place, en attendant  la levée des Sanctions de la CEDEAO.Toutes les exigences de la CEDEAO sont désormais respectées et appliquées par Bah Ndaw, le président de la transition et le vice- président, Assimi Koita.                                                                                          Le  nouveau premier ministre est un civil comme l’exigeait l’instance sous-régionale et le peuple malien.

 

Idrissa Keita

Thérèse Diatta Ngoboh

 

 

samedi 26 septembre 2020

Discours du président de la transition gouvernementale Malienne, Bah Ndaw qui vient de prêter serment devant la cour suprême du mali à Bamako

 


 

                      Bah Ndaw prête serment devant l'assemblée malienne

 Bah Ndaw, le colonel à la retraite, ancien ministre de la défense au mali, tend la main à la CEDEAO pour la levée des sanctions.   

                                                                                                                         Bah Ndaw aura 18 mois pour mener le Mali vers la transition, le temps de préparer les élections crédibles et transparentes.

Pour Bah Ndaw, la lutte contre la corruption sera sa priorité. De nombreux maliens veulent croire à un renouveau pour un nouveau départ. La CEDEAO, maintien les sanctions et attendent la nomination d’un premier ministre, selon Goodluck Jonathan, l’ancien président Nigérian, l’émissaire de la CEDEAO, présent à la cérémonie d’investiture, le retour du pouvoir aux civils sont les conditions principales imposées par les chefs d’états Ouest- Africains pour la levée des sanctions.

Après la désignation de l’officier à la retraite Ndaw, comme président et le colonel Assimi Goita comme vice – président, les discussions sont en cours avec l’organisation sous – régionale pour la levée des sanctions.

 

Voici le discours de Bah Ndaw, lors de sa prestation de serment :

 

Son Excellence Umaro Sissoko Embalo, Président de la République de Guinée-Bissau,

Son Excellence Goodluck Jonathan, ancien Président de la République Fédérale du Nigeria et médiateur de la CEDEAO,

 

Son Excellence le Professeur Dioncounda Traoré, Président de la Transition malienne de 2012-2013

Madame la Ministre des Affaires étrangères du Ghana, pays qui assure la Présidence de la CEDEAO,

Monsieur le Représentant de la MINUSMA,

Monsieur le Représentant de MISAHEL, Son Excellence Pierre Buyoya, ancien Président de la République du Burundi,

Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,

Anciens Premiers ministres et anciens ministres,

Chefs d’institutions en fonction et anciens,

Gouverneurs, maires et Conseillers municipaux,

Autorités Politiques, morales, religieuses et coutumières,

Ambassadeurs et représentants des organismes de coopération,

Compatriotes de l’Intérieur et de l’Extérieur,

Représentants de la Société civile et de syndicats,

En vos rangs, grades et qualités,

Tout protocole observé,

 

Qu’il vous plaise qu’avant toute chose, je rende grâce à Allah de nous avoir permis de voir ce jour, de faire en sorte que nous nous rencontrions pour le Mali, pour la grandeur du Mali, pour le confort du Mali !

Puissent ceux d’entre nous qui jouissent d’une bonne santé, continuer à bien se porter !

Puissent celles et ceux d’entre nous qui souffrent de maladie recouvrer la santé !

 

Puisse l’âme des êtres chers qui nous ont quittés, reposer en paix ! Ayons une pensée pieuse pour les soldats du Mali et des forces amies, tombés sur le champ d’honneur, FAMAs, Barkhane, Minusma qui ne sont là que pour assister le Mali dans sa guerre de libération. Ayons également une pensée pieuse pour tous les morts civils tombés lors de cette guerre et lors des récentes manifestations politiques !

Pour  tous ces morts, je vous prie d’observer, avec moi, une minute de silence.

 

Je voudrais ensuite saluer le Conseil National de Salut Public pour son esprit patriotique, son sens du discernement et sa capacité d’écoute. L’investiture de son Président le Colonel Assimi Goita en tant que vice- président de la Transition en porte témoignage.

L’action du CNSP du 18août, tout le monde en convient, est la conséquence de la très grave crise sociopolitique qui a paralysé la vie de la nation des mois durant.

 

Au collège qui a porté son choix sur ma modeste personne pour présider cette transition, j’exprime toute ma gratitude.  Je suis honoré par son geste et je voudrais lui dire ici que je me battrai de toutes mes forces pour mériter sa confiance.

Que l’on me permette également de souhaiter la bienvenue au Président de la Guinée-Bissau, Umaru Sissoko Embalo, en terre africaine du Mali ! Président Embalo, vous êtes chez vous, chez vos frères et chez vos sœurs.

 

Acceptez l’assurance de notre profonde sympathie et de toute notre gratitude pour votre présence ô combien significative parmi nous, en ce moment et en ce lieu !

 

Ma gratitude va également et bien entendu à la CEDEAO pour sa constante sollicitude envers notre pays et pour les sages conseils que le médiateur Son Excellence Goodluk Jonathan n’a cessé de prodiguer à ses frères maliens depuis juin.

Il est des nôtres désormais. Je salue sa présence et je voudrais l’assurer de la détermination des Maliens à conduire une transition stable, apaisée et réussie, dans les conditions et l es délais convenus. Plaise à Dieu !

 

Professeur Dioncounda Traoré, cher aîné, merci de venir rehausser de votre présence l’éclat de cette cérémonie. Que vous soyez à nos côtés ne nous surprend guère car tout ce qui concerne le Mali vous mobilise ! Votre expérience, votre endurance, votre foi en le Mali nous guideront.

 

Mes chers compatriotes,

Il me plait, solennellement, de dire à haute et intelligible voix, que je serai toujours disponible pour servir le Mali. Servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur pour chacune de nous, pour chacun de nous.

 

Malgré les poids des ans, malgré le confort de la retraite, je ne pouvais me soustraire à l’appel du devoir. Je ne pouvais hésiter un seul instant à sortir de mon champ pour venir, moi aussi comme beaucoup d’autres avant moi, à la rescousse de ce pays.

 

Le Mali m’a tout donné. Je suis heureux d’être son esclave soumis, prêt à tout pour qu’il renoue avec la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes.

Je n’ai pas d’autre mission. Je n’ai pas d’autre prétention.

 

Il s’agit pour moi et il doit s’agir pour chacune et chacun, d’apporter sa petite contribution, sa petite pierre à la consolidation de l’édifice national.

Car la maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie. 

 

Oui, il ne faut pas avoir peur des mots : le Mali est ébranlé, piétiné,  humilié. Ebranlé, Affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personne d’autre que nous-mêmes.

Et nous ne pouvons continuer, de manière incantatoire, à garder la tête dans le sable et à répéter sans chercher à empêcher le naufrage, à nous convaincre que le navire pourrait tanguer mais qu’il ne chavirerait jamais. Il peut chavirer et il chavirera si nous continuons à le faire tanguer.

Alors, si nous voulons survivre en tant qu’Etat, en tant que nation, nous devrons, sans perdre plus de temps, nous remobiliser.

 

Il faut qu’au cours de cette transition, nous nous donnions la main, que nous réfléchissions profondément ensemble pour reconstruire notre démocratie, laquelle avait été jadis, une vitrine admirée.

 

Nous devons tirer toutes les leçons de notre vécu immédiat, de notre histoire récente. Nous devons pouvoir identifier quelles ont été et quelles sont encore les forces et les faiblesses de notre parcours, quelles sont les opportunités que nous devons tirer de la transition en cours et quelles sont les menaces qu’il nous incombe d’enrayer.

 

Chers compatriotes,

Chers partenaires du Mali,

Une transition ne saurait tout faire. Elle doit se donner des priorités. Les nôtres ont été débattues, validées et consignées dans la Charte nationale de la Transition issue des journées de concertation des 10, 11 et 12 septembre dernier.

C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice, prêt au sacrifice suprême pour que le Mali redevienne le Mali de nos rêves et de nos potentialités.

 

Ma plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement.

 

Pour cela, il nous faudra sans délai mener une réflexion profonde sur les tares de nos processus électoraux et ce, à l’effet de nous doter de bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs, car ce sont ceux-là, la force de toute démocratie.

 

 Au nom du peuple malien qui ne saurait être privé de ses choix, au nom de la vérité des urnes qui doit être la seule norme en démocratie, je combattrai sans concession les scrutins aux coûts astronomiques, la fraude électorale, l’achat de voix, l’incursion de l’administration dans le processus électoral, la perversion des résultats pour les Cours d’arbitrage.

 

Chers compatriotes,

Une telle mission, je le sais, se mènera sur le socle de la guerre sans merci qu’il faudra continuer à livrer aux forces terroristes et au crime organisé.

Ces fléaux accablent certaines parties du pays depuis plus d’une décennie. Leur sanctuaire s’élargit au détriment de la sécurité nationale.  Les demies victoires ne suffisent plus pour les vaincre

Nous devons gagner totalement et durablement. Pour cela, il faut certes une gestion politique là où celle-ci est nécessaire mais il est important de se doter de moyens les plus dissuasifs possible à travers une armée aguerrie, matériellement soutenue et moralement prête.

 

L’armée, il est vrai, ne doit combattre que l’ennemi. Elle ne saurait être coupable d’exactions contre les populations civiles. Cela ne peut pas être accepté et ne sera pas accepté.

 

Cependant, les moyens de l’armée iront désormais totalement à l’armée et seulement à l’armée.

Chaque centime investi pour la défense et la sécurité de ce pays surveillé et évalué, tant que je présiderai aux destinées de la Transition. J’en prends ici le serment.

 

La bonne gestion de nos ressources, de nos maigres ressources est, en effet, une obligation.

Ce sera là un chantier de la Transition. Il sera quotidien. Il sera renforcé et ne sera pas négligé un seul instant.

 

Générer des ressources optimales au niveau national n’est pas un luxe. C’est une exigence et celle-ci passe par l’utilisation judicieuse de nos maigres deniers.

Je ne peux pas promettre zéro corruption mais je ferai tout pour que l’impunité zéro soit la norme. L’argent public est sacré et je ferai en sorte qu’il soit dépensé, de manière traçable et raisonnable. Avec tous les sacrifices que cela comporte, en termes de mesures systémiques et de répression des crimes et délits économiques.

 

Tous les dossiers d’enquêtes réalisées par nos structures de vérifications seront transférés au juge, au besoin. Il m’appartiendra de garantir à la justice les moyens de diligenter leur traitement.

Le Dialogue National Inclusif a balisé la voie. Dans les semaines à venir, je ferai tout pour que mettre en place le Comité chargé de la mise en œuvre de ses importantes recommandations.

 

Chers compatriotes,

La transition qui s’ouvre ne remettra en cause aucun engagement international du Mali ni les accords signés par le gouvernement. L’Accord pour la Paix et la Réconciliation sera appliqué et ne sera révisé que d’accord partie.

 

Il en va de l’honneur de la République. Et il est important de redire aujourd’hui en ce lieu et en ce moment, que le Mali c’est le Nord, c’est le Centre, c’est le Sud, c’est l’Ouest, c’est l’Est, c’est l’ensemble de ses régions, l’ensemble de ses terroirs, l’ensemble de ses cultures, sa diversité, toute sa diversité, son admirable diversité. Nous devons préserver notre pays à tous. Et c’est à chacun de nous de jouer sa partition.

 

 Il nous faudra également gérer, avec l’efficacité maximale la pandémie COVID 19. Il importe pour ce faire, de capitaliser les réussites, renforcer la prévention par le respect des mesures barrières. A aucun moment, nous ne devons baisser la garde. Le gouvernement de transition qui sera incessamment formé fera de la lutte contre cette redoutable pandémie une de ses plus grandes priorités.

 

Le Mali vaincra !

Vive la démocratie !

Que Dieu nous bénisse ! 

 

Idrissa Keita

Thérèse Diatta Ngoboh

 

 

vendredi 25 septembre 2020

SOIXANTENAIRE DU MALI, le 22 septembre 2020

 

                 Njénéba Ndiaye, Ambassadrice de l'ONU pour la paix au Mali

Idrissa Keita a rencontré Djénaba Ndiaye, Ambassadrice de l’ONU pour la paix au Mali

 

  « Je prends acte de la nomination du Président et du Vice-président qui sont M. Bah N'Daw et le Colonel Assimi Goïta. J’espère qu’ils relèveront le défi de la bonne gouvernance  ce dont  aspirent les maliens et si la CEDEAO  lève les sanctions contre Bamako. » dit  Djeneba N’Diaye (ancienne candidate à la présidentielle de 2018 )

Ambassadrice  de l’ONU (organisation des nations unies) pour la paix au Mali.  

 

Djénéba Ndiaye, également  présidente de l'association MALI DJOTON (Bâtisseurs de la convention du Mali pour la présidentielle 2018 )  a réagi  au lendemain du 60ème  anniversaire de l'Indépendance du Mali, le 22 septembre dernier, affichant la souveraineté du pays qui se remet de son 4ème coup d’Etat , Djénéba, dit DJEBOU prend acte de la nomination des autorités de la Transition. 

Djeneba N’Diaye  affiche la même vision que la CEDEAO qui a su recadrer la junte. Elle accepte  la  nomination de l’ex  colonel major Bah N'Daw qui devient respectivement le président de la transition,  et le Colonel Assimi Goïta  président de la junte du CNSP  nommé Vice – Président de la transition. Cependant, elle attend aussi la nomination du premier ministre, selon les exigences de la CEDEAO.

 

Si l’ancienne candidate à la présidentielle au Mali en 2018, Djeneba Ndiaye  leur souhaite bonne chance dans leurs missions respectives et délicates, elle  les invite à aller dans la logique de relever tous les défis de changement auxquels les Maliens aspirent. L’ambassadrice de la paix selon ses analyses, appréhende Un Mali  plongé dans l’avenir incertain et pour le développement du pays, il fallait céder la place aux civils. Elle plaide pour le choix des jeunes lors de la mise en place du gouvernement ainsi que du Conseil National de la Transition. 

Pour ce qui est de la 60ème bougie du 22 septembre 2020 , DJEBOU déclare : « Le Mali est un pays indépendant et souverain. Nous devons donc nous battre, tous les jours, pour mériter et obtenir la totalité de notre souveraineté  ». Raison pour laquelle, elle demandera à ses compatriotes d'œuvrer dans le sens du développement et du sursaut national. A plus de 3 mois sans institutions, cela est dangereux prévient-elle, avant de dénoncer la lenteur des hommes de Kati qui auront pris plus d’un mois avant de trancher. 

  

La présidente du mouvement MALI DJOTON lancera des piques à ses adversaires déclarant qu’ils s’agitent que dans le seul but d’occuper des postes. Pour celle qui a des liens forts avec Kidal « la junte doit aller vite en besogne au lieu de passer son temps à multiplier les concertations. On ne peut continuer ainsi avec l’embargo car il n’est pas évident de tenir et les maliens souffrent. Que les 18 mois de la transition débutent afin de choisir ses dirigeants intègres et des hommes politiques crédibles ».  

 

Idrissa Keita

Thérèse Diatta Ngoboh