Le pays de Grasse est candidat au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO pour son savoir-faire dans le domaine du parfum et ses industries.
Pays de Grasse, le champs de lavande |
Les jardins constituent aujourd’hui
un patrimoine de tout premier ordre pour la Côte d’Azur. Jardins
botaniques, d’acclimatation, conservatoires de plantes à parfum, jardins
d’agréments, le public peut découvrir une soixantaine d’entres-eux tout
au long de l’année.
Le Département des
Alpes-Maritimes, présidé par Eric Ciotti, Député, lance le 1er
Festival des Jardins de la Côte d’Azur (du 1er avril au 1er
mai 2017), l’occasion de parcourir les allées préservées des jardins
méditerranéens, trésors enchantés de la Côte d’Azur et de découvrir les œuvres
éphémères du Festival, notamment les jardins de Grasse Pays des parfums.
cueillette de roses et technique olfactive |
D’après Jérôme Viaud, Maire
de Grasse
« Des pionniers ont sillonne le monde autrefois
pour découvrir
ailleurs
Des senteurs inconnus. D’autres les
ont suivis pour ouvrir des voies et rapporter
des trésors d’hier ou d’aujourd’hui,
ils savent les vertus du voyage, la vérité
des échanges et la richesse
de l’imagination. Les effluves les plus raffinés nous
transportent
là-bas,
en Inde, ou fleurit le jasmin délicat
et tissent des liens
invisibles
avec le pays ami. Parfum de l’Humanité.
Grasse
a le gout de l’essentiel. C’est une évidence qu’il convient aujourd’hui
D’affirmer comme on
brandit un étendard,
avec fierté et
conviction ».
La culture des plantes à parfum a sculpté le paysage olfactif du Pays de Grasse
et a
Contribué à son identité. Les trois fleurs emblématiques du Pays de Grasse y sont
cultivées depuis le XVIIème siècle : rose,
jasmin, tubéreuse, auxquelles s’ajoutent
principalement la
violette, la fleur d’oranger, le mimosa et l’iris.
La spécificité
du Pays de Grasse repose sur un ensemble de terroirs différents,
rassemblant trois
critères fondamentaux pour la culture des
plantes a parfum,
dans une heureuse
conjugaison :
►Les sols ;
►Les climats ;
►Les savoir-faire liés a l’histoire et a la mémoire transmise.
A chacune des
plantes constitutives de l’identité du Pays de
Grasse correspond
un terroir, au sens
agronomique et climatique bien défini. On parle de
zones et de
quartiers de
production.
Le cultivateur sélectionne les plants en fonction de
leurs qualités olfactives et
veille a leur développement optimal, dans les
meilleures conditions de culture :
amendement et
drainage du sol, période de plantation, ensoleillement, humidité,
conditions de
culture, greffe des sujets, hivernage, bouturage, taille… C’est le
cultivateur qui décide du début
de la cueillette, en fonction de la maturité des
fleurs.
La cueillette des
fleurs est exclusivement manuelle - la cueillette mécanique du
jasmin a été tentée mais ne s’est pas révélée probante - essentiellement réalisée
par des femmes
(les hommes travaillant dans les usines). Elle requiert un savoir -faire
que les cueilleuses
et cueilleurs ont appris de leurs ascendants et transmettent
aux jeunes générations :
horaires de cueillette pour obtenir une odeur parfaite,
techniques pour
ne pas abimer la plante, utilisation du tablier ou du panier en
fonction de la fragilité de la fleur…
La cueillette de
la rose a lieu de mai a juin. Elle commence des l’aube
avant qu’il
ne fasse trop
chaud. La fleur est alors fraiche et gorgée de rosée. Les cueilleuses
récoltent chacune entre 10 et 20 kilos de
pétales de rose, ou 4 kilos de fleurs de
jasmin, chaque
jour. Pour les roses, elles portent des paniers ou de grands tabliers.
Elles en
remontent les bords qu’elles fixent a la taille pour pouvoir accumuler les
fleurs cueillies
avant de les réunir dans des corbeilles. Les corolles
des violettes
et les fleurs des
tubéreuses sont, elles, placées dans des petits paniers attachés a
leurs tailles.
Les fleurs de jasmin, très fragiles, sont placées dans de vastes paniers
recouverts
d’un linge humide pour éviter qu’elles ne se dessèchent.
Le pays de grasse et
le monde
Le Pays de Grasse
n’est pas un pays mais un Monde… La diversité des matières premières
naturelles du monde entier qu’il encourage et défend,
participe à la sauvegarde
et valorisation
de la diversité culturelle des hommes et des paysages.
Sauvegarder les
Savoir-faire lies au parfum en Pays de Grasse, c’est ainsi sauvegarder la
culture de la plante à parfum a travers le monde, permettant
aussi a des
populations les
plus éloignées,
de préserver, développer,
valoriser des territoires olfactifs. Sauvegarder des Savoir-faire lies au
parfum en Pays de Grasse, permet aussi
d’encourager ailleurs le travail des
femmes, de lutter contre l’exode rural dont souffrent de nombreuses familles d’agriculteurs.
Préserver les Savoir-faire lies au Parfum
en Pays de Grasse, c’est aussi permettre de poursuivre l’acte de transmettre
des techniques spécifiques de culture de plantes à
parfum
(techniques de greffes, etc.), des techniques de transformation et d’extraction
de matières naturelles, qui ne peuvent se
transmettre que de maître a élève.
Le parfum n’est
pas un mythe, il est œuvre de création, il est Voyage :
Le Pérou nous offre ses baumes du Pérou (Myroxylon Balsamum), graines d’ambrette,
limettes, schinus molle (poivrier sauvage) ; l’Iran, l’estragon ou le Galbanum…
la Bulgarie, la
rose Damascena, la lavande, la sauge officinale, la sauge sclarée, la baie de genièvre, l’hysope, la sarriette, le pin
sylvestre…
L’Inde nous invite au Santal Mysore,
cannelle, noix de muscade et macis, palmarosa, curcuma, sésame, vétiver,
mandarine, patchouli, cardamome, coriandre, lotus
rose, gingembre,
calamus, davana, ajowan, cypriol, jatamansi, costus, jasmin ou encore poivre…
Le Pays de Grasse
accueille aussi en son sein la girofle de Tanzanie, le géranium d’Algérie, le bouleau du Canada, le hiba (espèce de cyprès) et hinoki du Japon, le
Romarin de
Tunisie, la rose Damascèna de Turquie ou celle du Maroc, le
combava du Madagascar, les feuilles de figuier d’Espagne, l’anis étoile
du Vietnam…
L’Afrique du Sud
se denote par ses citron, tagete, karo karoude, eucalyptus, eucalyptus Dives,
eriocephalus, buchu, buchu feuille ovale, rooibo, l’Italie par sa fameuse
bergamote, le
Madagascar par sa vanille Bourbon.
Le Parfum se
nourrit aussi du benjoin Sumatra d’Indonésie ou du benjoin
Siam du Laos ; les Comores se distinguent par la culture du ylang ylang. L’encens
de Somalie
(récolte décembre
à janvier), d’Aden au Yémen, de l’Erythrée, de l’Ethiopie demeurent les matières originelles du parfum. Le thuya
plicata du Canada, le sassafras au
Brésil, l’écorce
du cannelier Ceylan, le cèdre feuille de Corée du Sud, l’orange douce de Guinée, l’amère de la Cote d’Ivoire, le thé du Sri Lanka, ou encore l’algue au large
de la Bretagne
font aussi partie du voyage, et bien d’autres encore.
La famille LAFLEUR
Cueillette du jasmin et de la rose au mois de Mai
La famille LAFLEUR s’est installée
dans la région au début des années
1960. Jeanne a commencé la cueillette au moment ou sa famille
décidait
de se sédentariser dans un quartier de la ville
de Grasse. La démarche d’inscription de Grasse dans le
patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO favorise la mise
en lumière de l’apport des
communautés
gitanes et tziganes au maintien des Savoir-faire liés
au parfum.
Thérèse Diatta Ngoboh
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