mardi 22 novembre 2016

Grasse, ses jardins, ses parfums


Le pays de  Grasse est candidat au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO pour son savoir-faire dans le domaine du parfum et ses industries.

 

 
Pays de Grasse, le champs de lavande



 

 

 

Les jardins constituent aujourd’hui un patrimoine de tout premier ordre pour la Côte d’Azur.  Jardins botaniques, d’acclimatation, conservatoires de plantes à parfum, jardins d’agréments, le public peut découvrir une soixantaine d’entres-eux  tout au long de  l’année.

 

Le Département des Alpes-Maritimes, présidé par Eric Ciotti, Député,  lance le 1er Festival des Jardins de la Côte d’Azur (du 1er avril au 1er mai 2017), l’occasion de parcourir les allées préservées des jardins méditerranéens, trésors enchantés de la Côte d’Azur et de découvrir les œuvres éphémères du Festival, notamment les jardins de Grasse Pays des parfums.

 

 




cueillette de roses et technique olfactive


 

 

D’après Jérôme Viaud, Maire de Grasse

« Des  pionniers ont sillonne le monde autrefois pour découvrir ailleurs                    

                                                                                                  Des senteurs inconnus. D’autres les ont suivis pour ouvrir des voies et rapporter

des trésors d’hier ou d’aujourd’hui, ils savent les vertus du voyage, la vérité

des échanges et la richesse de l’imagination. Les effluves les plus raffinés nous

transportent là-bas, en Inde, ou fleurit le jasmin délicat et tissent des liens

invisibles avec le pays ami. Parfum de lHumanité.

Grasse a le gout de l’essentiel. C’est une évidence qu’il convient aujourd’hui

Daffirmer comme on brandit un étendard, avec fierté et conviction ».

 

    La culture des plantes à parfum a sculpté le paysage olfactif du Pays de Grasse et a

Contribué à son identité. Les trois fleurs emblématiques du Pays de Grasse y sont

cultivées depuis le XVIIème siècle : rose, jasmin, tubéreuse, auxquelles s’ajoutent

principalement la violette, la fleur d’oranger, le mimosa et l’iris.

La spécificité du Pays de Grasse repose sur un ensemble de terroirs différents,

rassemblant trois critères fondamentaux pour la culture des plantes a parfum,

dans une heureuse conjugaison :

Les sols ;

Les climats ;

Les savoir-faire liés a l’histoire et a la mémoire transmise.

A chacune des plantes constitutives de l’identité du Pays de Grasse correspond

un terroir, au sens agronomique et climatique bien défini. On parle de zones et de

quartiers de production.

Le cultivateur sélectionne les plants en fonction de leurs qualités olfactives et

veille a leur développement optimal, dans les meilleures conditions de culture :

amendement et drainage du sol, période de plantation, ensoleillement, humidité,

conditions de culture, greffe des sujets, hivernage, bouturage, taille… C’est le

cultivateur qui décide du début de la cueillette, en fonction de la maturité des

fleurs.

La cueillette des fleurs est exclusivement manuelle - la cueillette mécanique du

jasmin a été tentée mais ne s’est pas révélée probante - essentiellement réalisée

par des femmes (les hommes travaillant dans les usines). Elle requiert un savoir -faire

que les cueilleuses et cueilleurs ont appris de leurs ascendants et transmettent

aux jeunes générations : horaires de cueillette pour obtenir une odeur parfaite,

techniques pour ne pas abimer la plante, utilisation du tablier ou du panier en

fonction de la fragilité de la fleur…

La cueillette de la rose a lieu de mai a juin. Elle commence des laube avant qu’il

ne fasse trop chaud. La fleur est alors fraiche et gorgée de rosée. Les cueilleuses

récoltent chacune entre 10 et 20 kilos de pétales de rose, ou 4 kilos de fleurs de

jasmin, chaque jour. Pour les roses, elles portent des paniers ou de grands tabliers.

Elles en remontent les bords qu’elles fixent a la taille pour pouvoir accumuler les

fleurs cueillies avant de les réunir dans des corbeilles. Les corolles des violettes

et les fleurs des tubéreuses sont, elles, placées dans des petits paniers attachés a

leurs tailles. Les fleurs de jasmin, très fragiles, sont placées dans de vastes paniers

recouverts d’un linge humide pour éviter qu’elles ne se dessèchent.

 

 

 

Le pays de grasse et le monde

 

 
Elle extrait des essences de l'arbre

 

 

Le Pays de Grasse n’est pas un pays mais un Monde… La diversité des matières premières naturelles du monde entier qu’il encourage et défend, participe à la sauvegarde

et valorisation de la diversité culturelle des hommes et des paysages.

Sauvegarder les Savoir-faire lies au parfum en Pays de Grasse, c’est ainsi sauvegarder la culture de la plante à parfum a travers le monde, permettant aussi a des

populations les plus éloignées, de préserver, développer, valoriser des territoires olfactifs. Sauvegarder des Savoir-faire lies au parfum en Pays de Grasse, permet aussi

dencourager ailleurs le travail des femmes, de lutter contre l’exode rural dont souffrent de nombreuses familles d’agriculteurs.

Préserver les Savoir-faire lies au Parfum en Pays de Grasse, c’est aussi permettre de poursuivre l’acte de transmettre des techniques spécifiques de culture de plantes à

parfum (techniques de greffes, etc.), des techniques de transformation et d’extraction de matières naturelles, qui ne peuvent se transmettre que de maître a élève.

Le parfum n’est pas un mythe, il est œuvre de création, il est Voyage :

Le Pérou nous offre ses baumes du Pérou (Myroxylon Balsamum), graines d’ambrette, limettes, schinus molle (poivrier sauvage) ; l’Iran, l’estragon ou le Galbanum…

la Bulgarie, la rose Damascena, la lavande, la sauge officinale, la sauge sclarée, la baie de genièvre, l’hysope, la sarriette, le pin sylvestre…

LInde nous invite au Santal Mysore, cannelle, noix de muscade et macis, palmarosa, curcuma, sésame, vétiver, mandarine, patchouli, cardamome, coriandre, lotus

rose, gingembre, calamus, davana, ajowan, cypriol, jatamansi, costus, jasmin ou encore poivre…

Le Pays de Grasse accueille aussi en son sein la girofle de Tanzanie, le géranium dAlgérie, le bouleau du Canada, le hiba (espèce de cyprès) et hinoki du Japon, le

Romarin de Tunisie, la rose Damascèna de Turquie ou celle du Maroc, le combava du Madagascar, les feuilles de figuier d’Espagne, lanis étoile du Vietnam…

L’Afrique du Sud se denote par ses citron, tagete, karo karoude, eucalyptus, eucalyptus Dives, eriocephalus, buchu, buchu feuille ovale, rooibo, l’Italie par sa fameuse

bergamote, le Madagascar par sa vanille Bourbon.

Le Parfum se nourrit aussi du benjoin Sumatra d’Indonésie ou du benjoin Siam du Laos ; les Comores se distinguent par la culture du ylang ylang. L’encens de Somalie

(récolte décembre à janvier), d’Aden au Yémen, de l’Erythrée, de l’Ethiopie demeurent les matières originelles du parfum. Le thuya plicata du Canada, le sassafras au

Brésil, l’écorce du cannelier Ceylan, le cèdre feuille de Corée du Sud, l’orange douce de Guinée, lamère de la Cote dIvoire, le thé du Sri Lanka, ou encore lalgue au large

de la Bretagne font aussi partie du voyage, et bien d’autres encore.

 

La famille LAFLEUR

Cueillette du jasmin et de la rose au mois de  Mai

La famille LAFLEUR  s’est installée dans la région au début des années 1960. Jeanne a commencé la cueillette au moment ou sa famille

décidait de se sédentariser dans un quartier de la ville de Grasse. La démarche d’inscription de Grasse dans le patrimoine culturel immatériel de lUNESCO favorise la mise en lumière de l’apport des

communautés gitanes et tziganes au maintien des Savoir-faire liés au parfum.


Thérèse Diatta Ngoboh
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire