mercredi 25 septembre 2013
jeudi 19 septembre 2013
Paris d'hier et d'Aujourd'hui raconté en croisière sur la Seine à Paris
L’histoire
de Paris raconté par Eductour, Vedettes
de Paris et Batostar sur la Seine
Les
balades fluviales en bateau électrique pendant quarante minutes
Frédéric Avierinos,
Directeur général des vedettes de Paris
nous reçoit quelques heures avant
la croisière sur Paris à bord de Paris Étoile, une Flotte de Prestige. Il nous parle aussi de Batostar, une nouvelle péniche électrique qui vient d’être créé :
Frédéric Avierinos, DG Vedettes de Paris |
Frédéric Avierinos nous explique : « Batostar
est l’un des 1er Bateau
électrique, 1er opérateur au norme Iso 14001 développement
durable en France. Nous avons une
clientèle surtout individuelle. Nous réalisons des événements, des
concerts, des conférences. Nous avons eu
600 passagers l’année dernière. Nous avons profité d’un très bel été cette
année à part quelques intempéries. Nos croisières paris Montparnasse, paris
Montmartre, paris Trocadéro, paris Etoile offrent un univers convivial. Le
bateau pour Paris Etoile a été construit en Hollande. La croisière dans nos
bateaux nous fait revivre l’histoire du Moyen âge en image de synthèse.
Batostar est une nouvelle péniche. Nous proposons 40 minutes de balades
commentées sur la Seine, de jour comme de nuit, nos voyageurs peuvent admirer
les monuments, les ponts, les quais et la vie parisienne qui défile sous nos
yeux, de mercredi à dimanche avec des tarifs abordables. Au cours de la croisière, on peut se restaurer
à sa guise ou déguster une coupe de champagne ».
Pont Alexandre III, construit en 1791 il mène vers concorde, ensuite les Champs Elysées |
Nous avons ensuite embarqué dans Paris Étoile au pied de la Tour Eiffel. De nombreux journalistes de
l’APE (Association de la Presse étrangère) étaient là en compagnie de monsieur
Frédéric Avierinos. Nous avons parcouru le Musée d’Orsay (l’ancienne gare
d’Orsay, créé pour conduire les gens à l’exposition Universelle), l’Institut du
monde Arabe, Notre Dame de Paris, la conciergerie, le Musée du Louvre(ancien
Palais du Roi de France), la passerelle des arts, le Pont Neuf ( 1er
pont en pierres avec les bouquinistes de Paris), le Pont Saint Michel, l’Ile de
la Cité, cathédrale Notre Dame, le fameux restaurant Tour d’Argent crée en
1952, Quai Saint Bernard, l’hôtel Lambert, où séjournaient Chopin, Berlioz…, le
Pont Marie, le Palais de Tokyo, l’Obélisque
de la concorde, l’Académie Française, l’Assemblée nationale, le grand Palais,
le palais de Chaillot, nous avons traversé le pont de Concorde qui mène sur
l’Avenue des Champs Elysées à l’arc de Triomphe, le Musée de l’Orangerie, crée
par André Le notre en 1900. Une balade entre le Paris d’aujourd’hui et du moyen
âge, croisière commentée par le spécialiste des vedettes de paris.
Port
de Suffren
75007
Paris
Tel :
01 44 18 19 50
Thérèse
Diatta Ngoboh
mardi 17 septembre 2013
François Hollande et Joachim GaucK à Oradour-Sur-Glane
François Hollande et Joachim Gauch à Oradur-Sur-Glane, ils ont rompu le silence |
Mercredi
4 septembre 2013, le Président de la République Française, François Hollande et
Joachim GaucK Président de la République Fédérale Allemande ont visité
Oradur-Sur- Glane
Oradur-Sur-Glane, ville Martyr |
ORADOUR, 10 JUIN 1944, historique
Le 10 juin 1944,
quatre jours après le débarquement américain en Normandie, 642 hommes,
Femmes, et enfants de
la commune d'Oradour-sur-Glane sont massacrés par une unité de la
Waffen SS de la
division Das Reich remontant de Montauban vers les plages normandes.
14 alsaciens (un engagé
volontaire et 13 "Malgré nous") faisaient partie de cette unité.
La
commune d’Oradour-sur-Glane
Avant la tragédie du
10 Juin 1944, Oradour-sur-Glane était une bourgade paisible, à l'écart de
Des événements liés à
l'occupation allemande (ni présence militaire, ni résistants). Elle était
un lieu de
villégiature et d'approvisionnement apprécié. Elle se caractérisait alors par
un
commerce actif en
centre-bourg et des exploitations agricoles prospères aux alentours.
Sa population avait
presque doublé, dans les premières années de la guerre, en raison de l'arrivée
des réfugiés
alsaciens, d'expulsés lorrains, de travailleurs espagnols et vraisemblablement
de
quelques juifs ayant
fui la zone occupée limitrophe. Oradur comportait trois écoles : une de
garçons de 64 élèves,
une de filles de 106 élèves et une école pour les enfants lorrains de 21
élèves. Au total, 171
enfants étaient encadrés par deux instituteurs et cinq institutrices.
Le 10 Juin 1944 est
un samedi, jour de distribution de tabac. Il y a donc beaucoup de monde,
venu des
exploitations agricoles, et des environs de Limoges, notamment dans les bars et
restaurants du
village.
Vers 14h15, Oradour
est encerclé et investi par la 3ème compagnie du régiment "Der
Führer"
de la division SS Das
Reich. Sous le prétexte d'un contrôle d'identité et de recherche d'une
cache d'armes, tous
les habitants sont regroupés sur la place du champ de foire. Le village est
méthodiquement
fouillé et les récalcitrants abattus. Seul réussit à s'enfuir le jeune Roger
GODFRIN, élève de
l'école lorraine.
A 14 heures 45, le
regroupement est terminé. A 15 heures, les femmes et les enfants sont
dirigés vers l'église
où ils sont enfermés. Les hommes sont répartis dans sept granges du
village,
préalablement choisies par les Allemands pour leur unique issue sur la rue.
A 15 heures 30, au
signal d’un coup de feu, les hommes sont simultanément abattus à la
mitrailleuse dans les
granges et, pour la plupart, achevés au revolver. Puis les SS les
recouvrent de fagots
et de paille auxquels ils mettent le feu. Cinq hommes blessés parviennent
cependant à
s'échapper de la grange Laudy par une brèche du mur arrière.
Vers 16 heures, les
SS déposent dans l’église une caisse d'explosifs et de fumigènes et
allumaient les
mèches. Puis, à la mitrailleuse, ils abattent femmes et enfants. Seule Mme
ROUFFANCHE parvient à
s'enfuir par un vitrail brisé derrière le maître-autel.
Jusqu'à 19 heures,
s'ensuivent pillages et incendies des habitations. A 22 heures, le gros des
troupes allemandes
part. Les deux jours suivants, des détachements reviennent creuser des
fosses pour ensevelir
les cadavres et achever l'incendie des bâtiments.
Pourquoi
?
Lors de sa remontée
vers la Normandie, la division SS Das Reich reçoit l’ordre de répondre
au
harcèlement des
maquisards par des représailles sur la population. La veille de la tragédie
d’Oradour, cette
division exécute, par pendaison, 99 hommes à Tulle.
L’enlèvement par la
Résistance de Haute-Vienne d'un officier SS, le 9 juin, a été présenté par
les bourreaux comme
l’origine du massacre. Il est cependant clairement établi que la décision
de détruire le
village a été prise avant cette opération.
Lors du regroupement
de la population sur le champ de foire, les sous-officiers SS ont
également prétendu
rechercher une cache d'armes. Mais il ne s'agissait là que d'une simple
manoeuvre
psychologique, destinée à rassurer la population. Les habitants d’Oradour
savaient
pertinemment qu'il
n'en existait pas puisque le village ne connaissait pas d'activité résistante.
LE
RECIT DE ROBERT HEBRAS A L’OCCASION DE LA VISITE
DES
PRESIDENTS FRANÇAIS ET ALLEMAND
« Je me trouve
devant chez moi, le samedi 10 juin 1944, avec un ami, lorsque deux véhicules
chenillés allemands
passent devant nous avec des soldats à bord. Il est 2 heures de l'aprèsmidi
à ma montre. Mon
ami n'est pas rassuré. Je lui dis : "ils ne vont pas nous manger".
Moi,
je n'ai pas peur,
parce que travaillant à Limoges, je vois les troupes d'occupation tous les
jours. Mon ami part
en direction de son domicile. Sur l'ordre d'un soldat, je rejoins la place du
champs de foire
avec ma mère et ma sœur aînée. Ma petite sœur est à l'école communale et
mon père est au
travail à l'extérieur du village. Tout le village se trouve maintenant sur la
place. Aucune
crainte n'est encore perceptible.
Apercevant ma
petite sœur qui a, avec ses camarades et son institutrice, rejoint la place du
champ de foire, je
m'approche pour l'embrasser et la rassurer. J'entends alors le pâtissier
s'inquiéter pour
ses gâteaux qui cuisent dans le four, et la réponse, du soldat, en bon
français,
avec un accent
prononcé : «Ne t'inquiètes pas, on s'occupera de tes gâteaux !". Quelques
soldats nous
séparent : les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre. On nous
donne l'ordre de
nous mettre sur le trottoir, face aux murs et j'entends les femmes et les
enfants partir.
Nous nous
retournons. Les femmes et les enfants sont partis. Un soldat demande au maire
en
Français de se présenter (je dis un soldat, car tous
avaient la même tenue, sans distinction de
grade)
et ils prennent tous les deux la direction de la mairie. Ils
reviennent peu de temps
après. Et c'est à
ce moment-là, qu'on lui demande de désigner des otages. Le maire se propose.
Rapidement, on nous
demande si nous avons des armes. Sans réponse, on nous dit « nous
allons les chercher
et les personnes non concernées seront relâchées ». Je suis soulagé, je sais
qu'aucune arme
n'est cachée chez moi.
Un soldat forme
cinq ou six groupes inégaux. Celui dont je fais partie doit compter environ
une soixantaine
d'hommes. Mon groupe est conduit à la grange « LAUDY », sans brutalité,
par cinq soldats
armés de mitrailleuses. Arrivé dans la grange, je m'assois avec mes
camarades au fond,
dans le foin. Sans précipitation, les soldats balaient l'entrée de la grange et
installent leurs
armes.
Un soldat fait le
tour du groupe et nous fait signe de nous lever. Je me lève et dès que ce
soldat a rejoint
les hommes en position de tir devant la grange, j'entends une explosion qui à
mon avis vient de
la place du champ de foire. A ce signal, c'est la fusillade. Nous tombons les
uns sur les autres.
Je ne réalise pas immédiatement ce qui se passe. Tout se déroule très vite et
lorsque les
mitrailleuses se taisent, des plaintes, des cris et des gémissements montent de
l'amas de corps
brisés. J'ai plusieurs hommes sur moi. Je ne sais même pas si je suis blessé.
Je
ne sais pas si je
suis vivant ou mort.
J'entends des pas,
ce sont ceux des soldats qui montent sur les corps pour achever les
survivants. A quand
mon tour ? Je sens un pied sur mon dos, je ne bouge pas. Une balle
destinée à achever
un camarade me blesse légèrement à la cuisse. On nous couvre de foin, de
paille, de fagots…
et j'entends les soldats partir. Quelques personnes se plaignent. Peu de
temps après, je
réentends le bruit des bottes et les soldats mettent le feu. La progression de
l'incendie est
rapide et lorsque le feu m'atteint, je me dégage avec difficulté du brasier.
Persuadé que je
vais mourir sous les balles, je m'aperçois que les soldats ne sont plus là.
Je me dirige vers
une porte au fond de la grange. Elle donne sur une courette sans issue. Je
reviens dans la
grange et ouvre la porte de l'étable où j'aperçois une ombre. J'ai peur et me
cache dans une
étable à cochon. J'entends parler français et à travers la porte de l'étable,
j'aperçois quatre
camarades. Je les rejoins avec soulagement. Je ne suis plus seul.
Trois d'entre nous
se réfugient dans le grenier d'une grange voisine. Je me cache avec l'un de
mes camarades au
sommet d'un tas de fagots. Soudain, deux soldats entrent dans la grange;
l'un deux met le
feu à la paille, sur "le fenil". Les soldats sortent de la
grange et tirent dans le
toit qui
s'enflamme. Chassé par les flammes, nous nous réfugions dans des clapiers
donnant
sur la place. Deux
de mes camarades s'en vont, je ne sais pas où ; un autre part en direction du
cimetière. Je reste
dans le dernier clapier avec l'un de mes camarades où, tenaillés par la soif,
nous buvons l'eau
des volailles.
Les flammes
atteignent le dernier clapier, je me tourne vers mon camarade qui est blessé
aux
jambes et lui
demande ce que je peux faire pour lui. Il me répond : "rien, pars".
Je traverse la
place, en haut du
champ de foire, je m'arrête, je lui fais signe que la voie est libre, qu'il
peut
passer. Je traverse
l'enclos de la ferme « LAUDY » en direction de l'entrée du cimetière que je
traverse également.
Il est un peu plus de 7 heures du soir.
Je pars dans la
campagne, la peur au ventre ; je marche sans savoir où je vais, en m'arrêtant
pour boire dans les
rigoles. Je marche longtemps, la nuit tombe lorsque j'aperçois des
maisons. Je
reconnais le hameau. Méfiant, j'en fais le tour. Je vois une fenêtre éclairée.
Ayant
peur de la nuit, je
frappe à la porte. On m'ouvre et j'ai la surprise de retrouver deux camarades
de mon âge avec
leur petit frère, qui ont pu quitter le village dans l'après-midi. Je leur dis
qu'ils ont tué tous
les hommes, sans réaliser que leur père fait partie des victimes. J'essaie de
les consoler en
leur disant qu'on va retrouver nos mamans demain… »
Robert
HEBRAS et Jean-Marcel DARTHOUT étaient aux côtés du président de
la
République française et du président de la République fédérale Allemande lors
de
leur
visite du village martyr.
LES
PROCES DE 1953 ET 1983
Le 12 janvier 1953
s’ouvre, devant le tribunal militaire des forces armées de Bordeaux, le
procès d’Oradour.
Mais les chefs n’y comparaissent pas : l’extradition du général
LAMMERDING,
commandant la division SS Das Reich, a été refusée par l’Allemagne.
Le capitaine KAHN,
auteur direct du massacre, a disparu avec sa famille. Seuls des exécutants donc jugés.
Sur soixante-cinq
accusés, vingt-et-un comparaissent, dont quatorze Français, tous Alsaciens.
(un sergent
volontaire et treize incorporés de force). Neuf d’entre eux avaient 18 ans en
1944.
Il y a seulement sept
Allemands, dont un seul sous-officier.
La présence d’une
majorité d’accusés alsaciens déconcerte l’opinion. Elle est le point
de départ d’une grave
cassure entre l’Alsace-Lorraine et le Limousin. Pour essayer de répondre à
ce drame de la
mémoire et aux passions déchaînées, l’Assemblée nationale et le Conseil
de la République votent, le
29 janvier 1953, un texte modifiant la loi du 15 septembre
1948 créant la notion de
responsabilité collective pour les membres d’associations criminelles (dont la
S.S.). Les accusés
alsaciens ne sont pas ainsi poursuivis comme criminels de guerre
mais comme criminels de
droit commun.
Le jeudi 12 février
1953, le tribunal rend son verdict.
Sur les sept
Allemands, le sous-officier est condamné à mort, cinq soldats à des peines
de prison ou de travaux
forcés, et le dernier est acquitté. Quarante-deux Allemands
jugés en même temps, par
contumace sont condamnés à mort, dont le général LAMMERDING.
Aucune de ces peines
ne sera jamais purgée. Parmi les accusés français, seul le sergent
volontaire est
condamné à la peine de mort. Neuf soldats sont condamnés à des peines
de travaux forcés et
quatre à la prison, aucune des peines n’excédant 8 ans.
Les réactions sont
vives. Certains jugent le châtiment insuffisant, d’autres - et notamment les
Alsaciens - estiment
au contraire qu’il est de leur devoir de défendre les victimes de
l’incorporation de
force.
Saisi d’une demande
d’amnistie, le Gouvernement la fait passer en urgence et le texte est voté
par les deux
Assemblées. Le 21 février, jour de la publication de la loi d’amnistie, les
Alsaciens quittent la
prison militaire de Bordeaux, en même temps que cinq des sept
Allemands dont la
peine est inférieure à 8 ans de détention préventive. En septembre 1954, les
deux condamnés à mort
voient leur peine commuée en travaux forcés.
Après avoir échappé
pendant de longues années à la justice, le sous-lieutenant BARTH,
instructeur affecté à
la division SS Das Reich, est arrêté en 1981 en R.D.A. Après une longue
instruction, le
jugement est prononcé en juin 1983 et le condamne à la prison à vie. Remis en
liberté en juillet
1997, il est mort en 2007
L’ACTION
OUVERTE EN 2010
En octobre 2010,
Andreas BRENDEL, procureur spécial du parquet de Dortmund, décide de
rouvrir une enquête,
suite à la découverte de documents de l’ex-RDA. Sa démarche vise sept
anciens SS encore en
vie. Agés de moins de 20 ans à l’époque des faits, six habitent
actuellement en
Allemagne et un en Autriche.
Dans les archives de
la Stasi, les enquêteurs découvrent également la déposition d’un homme
attestant que le
massacre était prévu dès l’origine. La phrase « le sang doit couler » a été
prononcée par un
officier SS avant le départ pour Oradour.
Fin 2011, la police
allemande entend les différents suspects et fouille leur domicile. Aucune
preuve de leur
implication n’est alors trouvée. S’il est bien établi qu’ils faisaient partie
des SS
mobilisés à Oradour,
ils ont pu être affectés aux missions de surveillance aux alentours du
village.
En janvier 2013,
l’adjoint d’Andreas BRENDEL se rend sur le site du village martyr, dans le
cadre d’une entraide
pénale internationale. Il est accompagné de la chef du pôle « Crimes
contre l’humanité »
du parquet de Paris et d’enquêteurs de la section « Recherche » de la
gendarmerie. Son
objectif est de « faire des constatations sur place » et « en particulier de
voir
à Oradour où étaient
déployées les différentes unités et d’écouter de nouveaux témoins ».
Entre mars et mai
2013, de nombreux témoins ont pu être entendus par les enquêteurs français
et allemands, sur le
fondement d'une nouvelle demande d'entraide des autorités allemandes.
Une rencontre avec
l'ANFMOG a également été organisée pour lui expliquer la démarche des
autorités allemandes.
Cette initiative a été reçue positivement par les rescapés du massacre.
Plusieurs des
suspects ne peuvent plus être poursuivis en raison de leur état de santé. Si la
perspective d’un
procès semble difficile à envisager, Andreas BRENDEL espère qu’une
décision sur son
organisation éventuelle sera prise avant la fin 2013.
Les enquêteurs
allemands analysent actuellement les volumineuses archives judiciaires et
militaires relatives
au massacre. Un point sera dressé, dans les prochaines semaines, entre le
parquet de Dortmund
et le pôle français « Crimes contre l'humanité » pour savoir si
les autorités
allemandes souhaitent solliciter d'autres actes sur le territoire français.
Depuis le
début de la
procédure, la rapidité d'exécution des demandes allemandes a été rendue
possible
grâce à l'existence
de ce pôle spécialisé, à compétence nationale.
Le 3 octobre 1990,
Joachim GAUCK est nommé délégué fédéral aux archives de la Stasi.
Dans l’exercice de
cette fonction qu’il occupe jusqu’en 2000, il acquiert le statut d’autorité
morale en Allemagne.
Il y dirige un délicat travail de transparence et de mémoire en ouvrant
les archives de
l'ancienne police secrète est-allemande. Son action est appréciée au point que
cette administration
est surnommée, aujourd’hui encore, « l'administration Gauck ».
L’ASSOCIATION
NATIONALE DES FAMILLES DES MARTYRS
L’Association
nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane (ANFMOG) a été créée
le 11 mars 1945 à la
suite du regroupement de deux organisations préexistantes :
- Le Comité du
souvenir, constitué fin 1944 par des personnalités locales, pour réaliser
un mémorial
commémorant le massacre et conserver des ruines ;
- L’Association des
sinistrés et rescapés d’Oradour, constituée le 16 novembre 1944,
pour défendre les
intérêts matériels et moraux des survivants.
Dès sa création,
l’ANFMOG a eu deux objectifs principaux : la défense et l’illustration du
souvenir des
événements du 10 juin 1944 ; et l’exigence du châtiment des auteurs du
massacre, allemands
comme alsaciens incorporés de force.
Depuis 2000, Claude
MILORD, neveu de victimes, est à la tête de l’ANFMOG. Né en 1952,
Claude MILORD est le
premier représentant de la génération d'après-guerre à présider
l’association.
Parmi ses activités
principales, l’ANFMOG édite et remet à jour régulièrement le livre
“Oradour-sur-Glane,
vision d’épouvante”. Ouvrage officiel de l’association, il décrit le
contexte du massacre,
l’événement lui-même et ses suites politiques et judiciaires. Il est très
largement diffusé et
remis à toutes les autorités visitant Oradour.
L’ANFMOG a également
pris une part importante dans la réalisation du Centre de la
mémoire, en
particulier en ce qui concerne la rédaction de l’appareil explicatif et
historique
présenté par le
centre.
Selon l’usage établi
par le temps, l’association est également un partenaire privilégié de l’Etat,
au même titre que la
commune, pour toutes les affaires concernant l’entretien du village
martyr et les
commémorations officielles.
Enfin, l’association
joue un rôle essentiel dans la lutte contre le révisionnisme en tant qu’il
concerne les
événements survenus à Oradour-sur-Glane.
L’ANFMOG compte, à ce
jour, 500 adhérents. Ils sont principalement domiciliés en Haute-
Vienne et en Moselle,
autour de la commune de Charly-Oradour, d’où étaient originaires
environ cinquante
lorrains réfugiés à Oradour et victimes du massacre.
LA
CONSERVATION DES RUINES
Dès la Libération,
Oradour est devenu le symbole, en France, du crime contre l’Humanité
accompli par la
barbarie nazie. En novembre 1944, le Gouvernement provisoire de la
République, présidé
par le général de GAULLE, décide de conserver les ruines du village
martyr et de
construire à proximité un nouveau village. En 1946, la loi du 10 mai confirme
ces
dispositions et
classe le village martyr parmi les monuments historiques.
Le site est depuis
une propriété de l’État gérée par le ministère de la Culture. Avec le
concours des 3 agents
d’accueil et de surveillance, ce ministère assure les conditions de leur
ouverture au public
(au moins 300 000 personnes le visitent chaque année). Cette mission
exige une vigilance
particulière compte-tenu de la nature des lieux.
Appuyé sur
l’architecte des bâtiments de France, le ministère de la Culture veille
également à
la conservation
physique des ruines. Tous les ans, l'Etat consacre 150 000 euros à l'entretien
des murs d'Oradour.
Cette responsabilité pose aujourd’hui une question majeure : comment
conserver un site qui
subit l’inexorable usure du temps ? Qu’en restera-t-il dans les prochains
siècles ? Cette
interrogation n’est pas neuve mais elle prend, avec le temps, de plus en plus d’acuité.
Dès 1994, la
Commission supérieure des monuments historiques s’en est emparée.
Dans sa conclusion,
elle a estimé qu’il « convenait d’accompagner l’évolution inéluctable des
ruines,
de
sorte que l’Etat conserve sans restituer et assure la sécurité du public et une
survivance
douce
du site, en concentrant spécialement ses efforts sur le quartier de l’église,
porteur de
l’essentiel
du symbole ».
En avril 2013,
Raymond FRUGIER, maire d'Oradour-sur-Glane, s’est inquiété de la
conservation du site
dans le temps. Sa position est la suivante : pour des questions
mémorielles, il faut
conserver les vestiges le plus longtemps possible. S'il advenait que
l'ensemble des ruines
ne puisse être consolidé, il conviendrait alors, puisque certains pans de
murs s'effondrent chaque
année, de concentrer les moyens sur des périmètres qu'il faudrait
déterminer. L'Eglise,
lieu symbole de la barbarie, les granges, lieux de supplice où ont été
regroupés les hommes,
la rue principale et celle qui accède au CMO doivent être privilégiées.
Le Mémorial
Sa
création
Le projet d’un centre
culturel visant à informer les visiteurs est initié par Jean-Claude
PEYRONNET, président
du Conseil général de la Haute-Vienne, en accord avec l’ANFMOG
et la municipalité
d’Oradour. Il est présenté à François MITTERRAND en 1989.
Engagé en 1992 par le
Conseil général, ce projet reçoit le soutien financier du ministère de la
Culture, du ministère
des Anciens Combattants, de la région Limousin et de l’Union
Européenne. Le plan
soumis par Yves DEVRAINE (scénographe), Jean-Louis MARTY et
Antonio CARRILERO
(architectes) et Bernard LASSUS (paysagiste) remporte le concours
International de
maîtrise d’œuvre.
Le 16 juillet 1999,
le mémorial est inauguré par Jacques
CHIRAC, président de la
République. Dans son
discours, françois Hollande chef de
l’Etat Français rappelle que le massacre d’Oradour s’inscrit
dans la longue liste
des atrocités commises par les hommes dans l’Histoire. Si l’objectif est de
conserver le souvenir
du 10 juin 1944, il est aussi de faire d’Oradour le symbole des villages
martyrs de toutes les
guerres (Seconde guerre mondiale, Yougoslavie, Kosovo, Rwanda…).
Oradour - Sur - Glane, ses activités
Sous la
responsabilité de son directeur, Richard JEZIERSKI, une équipe professionnelle
de 30
personnes accueille
130 000 visiteurs par an et réalise des activités spécifiques : expositions,
actualisation de la
recherche et de la documentation, éditions, rencontres et débats.
Le mémorial accueille
ainsi chaque année près de 60 000 étudiants, en provenance de toute la
France et de pays
étrangers, pour des visites d’une journée. Il assure également la formation
des enseignants du
second degré dans le cadre des « plans académiques de formation » qui
leur permettent
d’actualiser leurs connaissances.
Le Centre gère aussi
un important fonds documentaire constitué d’archives, d’ouvrages, de
photos et films
relatifs à Oradour-sur-Glane, la Seconde Guerre mondiale, les massacres
contemporains et
l’importance de la mémoire. Ce fonds sera bientôt accessible en ligne.
En tant que structure
internationale, le Centre participe aux grandes rencontres européennes
de jeunes étudiants
engagés dans des actions civiques. En 2008/2009, il a également cogéré
avec l’OFAJ une
rencontre dédiée aux lieux de mémoire difficiles.
NOTICE
BIOGRAPHIQUE – ROBERT HEBRAS
Robert
HEBRAS est né le 29 juin 1925 à Oradour-sur-Glane. A l’âge de quinze ans,
en
1940, il est engagé
comme apprenti mécanicien dans un garage situé à Oradour-sur-Glane,
puis de 1941 à juin
1944, il occupe un poste d’ouvrier mécanicien dans un garage de
Limoges.
Sa vie bascule le 10
juin 1944 lorsqu’il échappe au massacre de la population d’Oradour-sur-
Glane. Il est l’un
des cinq survivants du groupe d’hommes fusillés et brûlés dans la grange
Laudy. Atteint par
balles à la tête et à diverses parties du corps, il est caché afin de soigner
ses
blessures. Peu après
il s’engage dans la Résistance.
Il rejoint le maquis
de Cieux le 17 juillet 1944 et s’engage ensuite dans l’Armée française de
la Libération. Il
participe aux combats dans la région de Lorient et est démobilisé le 14
septembre 1945 après
seize mois de services. Il est titulaire de la croix du combattant.
En 1950, il est le
premier garagiste à s’installer à Oradour-sur-Glane, ville reconstruite après
le drame.
Parallèlement à sa vie professionnelle, il adhère, dès sa création en 1945, à
l’Association
Nationale des Familles des Martyrs d’Oradour-sur-Glane (ANFMOG) et en
assume la présidence
de 1987 à 1991.
C’est sous son mandat
qu’a été décidée la construction d’une structure muséographique
destinée à informer
et à faire réfléchir les jeunes générations. Sans son travail acharné, le
Centre de la mémoire
n’aurait sans doute pas été réalisé.
Depuis 2006, M.
Robert HEBRAS est vice-président du conseil départemental de l'ONAC
présidé par le
Préfet.
Décoré des insignes
d’officier de la Légion d’honneur en 2010, il a reçu, en septembre 2012,
la Croix Fédérale du
Mérite, des mains du Consul général d’Allemagne à Bordeaux, au nom
de M. Joachim GAUCK,
Président de la République fédérale d’Allemagne.
NOTICE
BIOGRAPHIQUE – JEAN-MARCEL DARTHOUT
Jean-Marcel
DARTHOUT est né le 12 avril 1924 à Saint Victurnien (87). Le 10 juin 1944,
lors du massacre de
la population d’Oradour-sur-Glane, il fut avec Robert Hébras, parmi les
cinq survivants d’un
groupe d’hommes fusillés et brulés vifs dans la grange LAUDY.
Ayant perdu sa mère
et son épouse dans le drame, il adhéra dès sa création en 1945 à
l’Association des
Familles des Victimes d’Oradour-sur-Glane et se dévoua à cette cause, en
devenant rapidement
l’un des membres les plus actifs du conseil d’administration.
De 1946 à 1984, sa
carrière professionnelle l’amena à quitter le Limousin pour Paris. Malgré
l’éloignement, il
contribua de maintes manières à porter témoignage des évènements du 10
juin 1944 et à faire
en sorte que le souvenir de ces atrocités empêche à jamais leur récidive. Il
a participé depuis
toujours et de façon active à la préparation des cérémonies
commémoratives et
aide les familles à obtenir le titre d’internés politiques en leur qualité
d’ayant cause.
En 1984, il revient
vivre dans son village natal, où il assumera dès 1985 la vice-présidence de
l’association. En
1989, il a collaboré à la réalisation du film intitulé "Oradour les
voix de la
douleur"
réalisé par Michel Follin et Marc Wilmart.
Président de
l’Association des Familles de Martyrs d’Oradour-sur-Glane entre 1992 et 2000,
M. DARTHOUT fut l’un
de ceux qui contribuèrent activement à la construction du « Centre
de
la Mémoire », destiné à faire connaître aux générations actuelles et futures
le drame du 10
juin 1944.
Officier de la Légion
d’Honneur depuis le 13 juillet 2009, il fut l’un des instigateurs de
l’opération « je
t’écris pour la vie » à destination d’enfants et d’adolescents et a
également
témoigné dans le
documentaire de 2008 « Oradour, les voix intérieures », réalisé par Marc
Desouter et Laurent
Ramamonjiarisoa.
Thérèse Diatta Ngoboh
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